Une douce et discrète mélodie

Pas un seul bruit ne venait perturber la tranquillité des lieux où actuellement Ellesméra se trouvait. L’elfe avait décidé qu’aujourd’hui été une bonne journée pour sortir et se détendre un peu. En effet, depuis quelques temps maintenant la jeune femme n’était que très rarement sorti de chez elle, absorbait par la fabrication de nouvelles potions. Pour dire vrai, cela la fascinait tellement qu’elle avait perdu le fil du temps. Et la voila maintenant marchant d’un pas souple et léger, sur l’herbe des jardins suspendus, endroit qu’elle appréciait énormément pour sa beauté et son calme.

En effet, il n’était pas rare du tout de voir la belle elfe en ces lieux, et comme si cela était maintenant devenu une habitude chez elle, elle alla prendre place sous un arbre à l’aspect âgé, mais imposant dont les feuilles vertes, et les fleurs blanches se mouvaient avec une certaine tranquillité sous les assauts taquin du vent. Tout compte fait, dire qu’aucun bruit ne perturber la tranquillité des lieux était un mensonge, mais les bruits qui entouraient les lieux venaient ajouter une impression de sérénité dans les jardins suspendus.

Assise, les yeux clos sous son arbre, Ellesméra se laissait perdre dans ses pensées, les empêchant de dériver vers des souvenirs douloureux comme ils avaient l’habitude de faire, et se laisser doucement bercer par la douce et discrète mélodie de la nature, emplissant de ses poumons l’air frais et revigorant des lieux. Sa poitrine se soulevait dans un rythme tranquille, et sur son visage délicat flottait l’esquisse d’un sourire. Une des fleurs blanche de l’arbre vint délicatement se poser sur la poitrine de la demoiselle qui n’y prêta pas attention.


[ Libre ^^ ]

[ Bon… J’suis motivée =D Enfin... J'imagine bien la scène quoi ]

Ardranaëlle débarqua dans un endroit magnifique avec beaucoup d’arbres de toutes sortes, de fleurs de différentes couleurs, et en dessous de ses pieds de l’herbe douce comme elle n’en avait jamais connu. Elle regarda autour d’elle, cet endroit était vraiment merveilleux, on pouvait se reposer en paix ici. Un paradis sur terre tel que celui-ci était donc possible ? Mais on dit que les cieux étaient encore plus extraordinaires que tous les lieux de terre, alors les cieux devaient être impossible à imaginer par les terriens.

La petite fille repéra un peu plus loin de grandes fleurs blanches qu’elle n’avait jamais vues auparavant. Elle les trouva tellement jolies qu’elle courut, en serrant fort son inséparable peluche contre elle, dans le but d’en cueillir un peu. Elle arriva assez rapidement près des fleurs qui faisaient presque ça taille avec leurs longues tiges. La fillette posa son ourson près d’elle et entra dans le champ de fleurs pour cueillir les plus belles qui devaient se trouver au centre.

Quelques minutes plus tard elle ressortit avec un bouquet plus grand qu’elle. Le bouquet n’était pas excessivement épais, il devait contenir une dizaine de fleurs… Après cela devenait trop gros pour la fillette. Elle posa les fleurs pour reprendre son nounours et regarder autour d’elle. Elle décida d’aller un peu plus loin, mais voulait amener avec elle son grand bouquet. Après plusieurs techniques pour pouvoir prendre le bouquet et la peluche correctement, elle se déplaça de quelques mètres et aperçu à l’ombre d’un arbre une jeune femme d’une extrême beauté.

Aussitôt Ardranaëlle eut envie de la complimenter sur sa beauté physique. Une personne si belle de l’extérieur devait sûrement avoir une extraordinaire beauté intérieur se disait la petite fille, bien qu’elle avait encore du mal à comprendre la beauté intérieur. Elle sautilla jusqu’à l’elfe qui se reposait, sans se demander si elle dérangeait ou non. Elle s’arrêta pile devant l’elfe, s’agenouilla en face de la jeune femme en posant délicatement les fleurs près d’elle.

« Madame, tenez, jolie madame ! C’est pour vous ! »

Dit-elle d’un ton enjoué. Elle afficha un grand sourire et finit par demander gênée :

« Je vous ai réveillée jolie madame ? »

D’un mouvement lent, les yeux de l’elfe s’ouvrirent pour ensuite se poser sur la provenance de son réveil. Plusieurs fois elle cligna des yeux, avant enfin de comprendre que face à elle se tenait une petite fille. Elle dévisagea cette nouvelle venue pendant quelques instant avant de faire glisser ses yeux de saphir sur le bouquet que la jeune enfant avait posé à se côtés. Quand enfin elle comprit que cela lui était destiné, elle se releva légèrement et replaça l’une de ses mèches bleutées derrière l’une de ses fines et longues oreilles d’un geste gracieux, puis reposa enfin son regard sur l’enfant.

« C’est un bien jolie bouquet que voila »

Sa voix était tel une caresse, et son regard à cet instant même était emplit de douceur et de tendresse. Même s’il est bien vrai que quelques instant plus tôt, ou pour être plus précis, juste avant de voir que la cause de son dérangement était une enfant à l’air de l’innocence même, l’irritation c’était emparée d’elle, et sans nul doute se serait-elle mise en colère face à cet individu, mais ces sentiments s’évaporèrent bien vite à la vue de la jeune enfant.

L’elfe pencha légèrement son visage de côté, créant ainsi un petit mouvement de ses cheveux, et le cliquetis de ses boucles s’entrechoquant, puis reprit.

« Hum … pas tout à fait car je ne dormais pas réellement »

Ellesméra était plus que flatté par l’appellation que la jeune fille lui avait donné. Jolie madame disait-elle … Au cela n’était pas la première fois que l’on la complimenté sur sa beauté, mais cela était diffèrent lorsque ces paroles sortaient de la bouche d’une enfant, s’en était presque plus flatteur que si cela était venu d’un jeune homme n’ayant quand tête l’idée de courtiser la belle elfe. D’un geste lent, elle prit entre ses bras le bouquet de fleur blanche, et le porta à son visage pour en sentir le délicat parfum. Pendant cet instant, ses yeux étaient clos, et lorsqu’elle reprit la parole, ils ne s’ouvrirent qu’à moitié, fixant le bouquet de fleur.

« C’est un beau présent … Je t’en remercie »

Emue par le geste de la jeune fille, Ellesméra releva son visage pour plonger ses yeux dans ceux de la petite demoiselle, et lui adressa un délicat sourire.

La fillette observa tranquillement la jeune femme. Chaque mouvement qu’elle entamait était lent, cela lui donnait encore plus d’élégance, qui augmentait ainsi son charme. Elle sourit et rougit légèrement, satisfaite que l’elfe soit du même avis sur le bouquet. Ardranaëlle regarda le bref déplacement de la chevelure de ses cheveux. D’ailleurs la chevelure de la jeune femme était d’un bleu magique. La fillette aurait tellement aimé avec les mêmes cheveux que la jeune femme. Mais elle était humaine, et aucun humain ne naissait avec les cheveux d’une telle couleur.

Elle afficha un énorme sourire comme seuls les enfants pouvaient les faire. Ardranaëlle avait toujours eut l’habitude d’agir avant de penser, cette attitude pouvait parfois énerver certaine personne. Heureusement, apparemment elle ne dérangeait pas, selon ce que venait de dire.

La fillette élargit son sourire, si c’était possible, lorsque l’elfe plongea son regard dans le sien. Ses yeux étaient vraiment magnifiques, tout était magnifique chez elle. Comment faisait-elle ? Ardranaëlle alla s’asseoir rapidement près d’elle, à l’opposé des fleurs.

« Madame, vous êtes vraiment jolie, j’aimerais devenir comme vous plus tard ! Vous croyez que je pourrais le devenir ? »

Demanda-t-elle avec plein d’espoir en joignant ses deux mains comme si elle priait le ciel d’exaucer son vœu. Si son rêve était réalisé un jour, ça serait sûrement grâce à un tour de magie, car Ardranaëlle et Ellesméra ne se ressemblaient pas vraiment… Mais on n’allait pas enlever les rêves et espoirs aux enfants, sinon ils ne seront plus qualifiés comme tels.

Ardranaëlle remarqua seulement maintenant les oreilles fines de la jeune femme. Malgré qu’elle l’avait bien regardé, surtout son visage et ses beaux cheveux, elle ne les avait pas remarquées. Elle ramena ses jambes vers elle pour s’assoir en tailleur, et posa ses mains derrière son dos. Elle fit tanguer le haut de son corps pour faire bouger ses petites couettes.

« Jolie madame, vous êtes une elfe ! Waah… Vous en avez de la chance, jolie madame ! »

Continuant sur sa lancée, Ardranaëlle demanda avec une voix mélangeant la surprise, et l’interrogation :

« Dites madame, pourquoi votre peau représente une larme juste en dessus de votre œil droit ? »

Elle montra du doigt l’œil droit de la jeune femme, n’osa pas toucher. Elle ne savait pas ce qu’était un tatouage, elle n’en avait jamais vu avant. C’était une découverte que devoir quelque chose comme ça remplaçant, d’une certaine manière, la peau d’une personne.

Ellesméra suivit de son regard le déplacement de la jeune enfant qui vint se placer à ses côtés. Face à la question de celle-ci, l’elfe resta quelques instant silencieuse la fixant avec intensité. Finalement, lorsqu’elle sembla avoir obtenu se qu’elle désirait elle caressa doucement l’une des joues de la demoiselle, un délicat sourire flottant sur ses lèvres nacrées.

« Jamais tu ne pourras devenir comme moi, mais tu deviendras sûrement une belle femme »

L’elfe marqua une pose, tout en ramenant sa main contre elle, effleura l’une des fleurs blanche du bouquet au passage, puis reprit.

« Nous sommes différente, petite demoiselle, et c’est pour cette raison que jamais tu ne pourras me ressembler, mais rien ne peut t’empêcher de t’épanouir comme ces fleurs et de devenir aussi belle et délicate qu’elles »

Chaque mouvement que la jeune fille faisait, Ellesméra la suivait, appréciant l’innocence qui se dégager de celle-ci. Ses couettes brunes se balançaient tranquillement suivant le mouvement de son corps qui doucement se balancer d’un côté, puis d’un autre. L’elfe fut surprise lorsque la jeune fille lui apprit qu’elle venait tout juste de ce rendre compte de sa nature, mais Ellesméra ne laissa pas cette expression envahir son visage et préféra écouter la suite de se que la petite avait à dire.

D’un geste aussi lent que les précédents, la belle porta sa main gauche à la larme qui fascinait apparemment tant la jeune demoiselle. Elle l’effleura quelques instant avant de laisser son regard se perdre dans un champ de fleur non loin de là. Le silence régnait maintenant en maître entre l’elfe et l’humaine puis après quelques instants la voix mélodieuse et caressante de l’elfe se fit de nouveau entendre, alors qu’elle reportait son attention à la jeune fille.

« Cette larme représente la dernière larme que j’ai versé des années de cela. Pourquoi est sûrement la prochaine question que tu vas me poser, alors je vais y répondre de suite. Il y a bien longtemps de cela, après un incident, je me suis promit de ne plus verser de larme, et celle que tu vois ici … »

Elle marqua une pause en effleurant une fois de plus le tatouage avant de reprendre

« Est celle qui représente la dernière que j’ai versé. Ce tatouage, car ainsi est appelé cette larme, est gravé dans ma peau pour que à chaque fois que je m’observe dans une glace, ou dans l’eau je me souvienne de la promesse que je me suis faîte »

Une fois de plus elle se tu, et un nouveau sourire apparu sur son visage

« Hum de toute façon … Cela fait bien longtemps que je n’ai plus ressenti la moindre raison de laisser couler mes larmes alors … »

Ne voulant pas plus entrer dans les détails, l’elfe cessa de parler et observa la jeune fille assise à ses côtés.

« Mais dis moi, petite demoiselle, que fais-tu ici, et de plus que fais-tu ici seule ? »

Cela tracasser l’elfe qui avait cette question qui trottinait dans sa tête depuis un petit moment déjà. Oh évidement il ne lui était pas rare de voir un enfant ici et là, mais celui-ci était toujours accompagné d’un autre … alors que l’enfant à ses côtés était seule …

( Encore désolée pour le retard, j'espère que tu vas revenir )

Elle offrit un énorme sourire lorsqu’Ellesméra finit sa phrase. Allait-elle vraiment devenir une jolie jeune femme ? Peut-être pas comme Ellesméra comme cette dernière venait de dire, mais elle était contente de se dire qu’avec un peu de chance, elle pouvait être presque aussi belle. Elle continuait è regarder Ellesméra, sa façon d’être était à part, et tellement merveilleuse.

« Devenir aussi douces et délicates que les fleurs ? »

Demanda-t-elle sans trop comprendre le sens de la phrase de l’elfe. Mais elle se dit que c’était sûrement un compliment. Et un compliment provenant d’une aussi belle personne ( j’me répète avec le mot belle moi ^^’ ) était vraiment grandiose pour la petite fille.

« C’est triste… »

Dit-elle. En effet, elle allait lui poser le ‘Pourquoi’, car le pourquoi voulait qu’on apporte un peu plus d’information à ses connaissances, et Ardranaëlle était encore loin d’être une encyclopédie vivante. Cette chose représentait donc la dernière larme que la belle elfe avait laissé couler. Mais… Alors…

« Cette larme elle est éternelle ! »

Commença Ardranaelle, en fixant ce qu’Ellesméra avait appelé un tatouage. Elle baissa les yeux.

« Mais… Ca veut dire que tu te mens… »

Là, c’était peut-être qu’Ellesméra qui voulut poser le ‘pourquoi’, et si tel était le cas, Ardranaëlle avait été plus rapide.

« Oui… Tu a dis que ça allait être la dernière larme que tu allais verser ? Mais ce… » - Elle avait réussit à prononcer correctement le mot après plusieurs essais. – « Tatouage, est une nouvelle larme que l’on t’a ‘mise’. Ca veut dire que celle qui a coulé n’est pas la dernière larme que tu as laissé couler. Mais c’est celle-là la dernière, que tu laisses encore couler ! »

Dit-elle en montrant avec un de ses fins doigts la peau où le tatouage était inscrit. Une larme qui coule pour l’éternité… C’était triste… Mais Ardranaëlle trouvait que c’était plutôt beau…

Ellesméra vint à demander ce que la petite fillette faisait ici, et seule en plus. Qu’allait-elle répondre à ça ? Elle n’en savait rien. Que faisait-elle seule ici déjà ? Le seule elle connaissait la réponse, alors elle répondit directement à l’elfe d’un ton joyeux, alors que ses paroles ne l’étaient pas en elle-même.

« Seule ? Mais je suis toujours seule ! »

Elle offrit un autre beau sourire à l’elfe. Son sourire signifiait que c’était comme ça qu’elle vivait depuis un moment, et que cela n’avait pas l’air de la rendre triste. Pas l’air, peut-être, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne l’était pas… Triste… Mais sûrement que la petite fille se sentait moins seule grâce à sa peluche. D’ailleurs elle mit celle-ci en avant, mais ne dit pas un mot de plus.

Maintenant, elle devait réfléchir à la suite de sa réponse. Qu’est-ce qu’elle faisait ici… ? Rien en particulier, mais on disait que personne ne faisait réellement rien, car le ‘rien’ était ‘quelque chose’. Alors même si elle ne faisait rien ici, elle était forcément venue d’en le but de ne rien faire ? Elle secoua sa tête brusquement. Lâcha sa peluche, et mis ses deux mains au niveau des ses tempes : une de chaque côté.

« Ma tête, ma tête ! »

Commença-t-elle en continua a la bouger de gauche à droite.

« Je comprends pas ce que je pense… »

Elle arrêta de bouger sa tête, et laissa ses bras tomber en douceur avec un air perdu. Elle regardait le sol, où était tombée sa peluche et demande :

« C’est grave de ne pas comprendre ? »

Elle soupira tristement, puis comme si de rien n’était, retourna sa tête vivement pour voir l’elfe. Affichant à nouveau un joli sourire d’enfant elle déclara :

« Je ne sais pas pourquoi je suis ici, jolie madame ! »