Le petit chat en pleurs...

Le beau temps était des plus présents. Aucun nuage ne gênait le soleil qui réchauffait de ses rayons bienfaiteurs le petit village aux papillons. L’air avait un parfum de printemps et une légère odeur de pain chaud parvenait aux narines du jeune homme qui venait d’arriver à pied au village pour faire les courses de la famille.
Adélys était tout de blanc vêtu, comme à son habitude, et tenait dans sa main droite la anse d’un panier en osier qui servirait à rapporter les provisions. Une douce brise matinale jouait avec ses cheveux gris argentés, ceux-ci cachant par moment et partiellement les oreilles félines et blanches comme neige du Polymorphe. Ses grands yeux gris se posaient sur tout ce qui se présentait à lui. Tout l’intéressait. Tout lui faisait peur. Il y avait tant de gens dans les rues. Cela avait quelque chose de peu rassurant. Surtout avec ces regards moqueurs ou étonnés posés sur le pauvre petit Adélys. Il n’aimait pas être le centre d’attention des autres car cela voulait dire que l’on s’intéressait à lui et que peut-être, on lui voulait du mal… A chaque fois qu’il venait au village il avait cette sorte de boule dans la gorge qui descendait dans son estomac. Etait-ce ce sentiment étrange que l’on appelait la peur ? Oui, il en était sûr. Combien de fois l’avait-il ressenti en étant entouré de quasi inconnus ?
Le jeune homme-chat accéléra légèrement le pas mais pas trop, pour ne pas qu’on le remarque d’avantage. Il marchait, les yeux baissés, se disant que s’il ne voyait personne, personne ne le voyait mais le pauvre, il était bien loin de s’imaginer que sa tentative de camouflage n’avait aucun effet, aucun.
Arrivé à l’entrée d’une boulangerie, il poussa la porte, sursautant quelque peu à l’entente de la petite clochette qui annonçait que quelqu’un venait d’entrer. Il ne s’y habituerait jamais à cette maudite clochette. Pourquoi l’avait-on accroché au plafond au dessus de la porte ? Etait-ce pour intimider les clients et faire fuir la clientèle ? Etait-ce un moyen secret pour demander aux gens d’aller dans la boulangerie plus loin, le pain de celle où il se trouvait étant mauvais ?
Voilà donc une partie des nombreuses questions qui tourmentaient l’esprit du petit Adélys. Il était tellement craintif qu’il s’imaginait des choses plus folles les unes que les autres. Ses parents adoptifs le savaient pourtant bien que leur fils était sujet à des peurs exagérées mais ils le laissaient aller au village ou plutôt l’obligeaient à y aller. Ils se fichaient bien du fait que c’était l’une des plus grandes phobies d’Adélys d’être au milieu d’inconnus.
Une fois la baguette de pain et les petits chaussons aux pommes achetés, le garçon aux oreilles de chat sortit de la boutique et se dirigea vers le magasin de fruits et légumes. Suivant la liste que lui avait fait son père et qu’il avait gardé mentalement, il devait acheter quelques carottes, un concombre, quatre pommes et trois poires. Il les choisit, pas trop mûrs ni trop fraîchement récoltés et alla à la caisse afin de payer le tout. La caissière lui rendit à monnaie et Adélys se rendit compte que ses parents lui avaient donnés trop d’argent. Tant pis, il le leur rendrait, tout gentil qu’il était.
Mais ce qu’il ne s’était pas imaginé, c’était qu’un marchant de poissons vendaient des produits pêchés à l’aube même en bas de la rue qu’il empruntait pour rentrer chez lui. Ses instincts félins en éveille rien qu’à l’odeur des maquereaux posés sur des petits carrés de glace, le jeune homme ne pu s’empêcher de s’arrêter devant l’étalage et de les contempler avec avidité. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas mangé de poisson. En voir lui donnait faim.
Glissant inconsciemment sa main gauche dans la poche de son pantalon blanc, il toucha les dernières pièces lui restant qui émirent un léger tintement qui le fit ramener à la réalité. Devait-il se servir de ce reste de monnaie ? Que diraient ses parents s’ils étaient au courant qu’il avait acheté du poisson sans en avoir eu la permission ?
Adélys se mordit légèrement la lèvre inférieure, le regard toujours fixé sur un bon gros maquereau.

« Eh bien jeune homme, as-tu fait ton choix ? »
demanda sur un ton commerçant le vendeur.

Le Polymorphe leva un regard surpris sur lui et recula de deux pas. Pourquoi ce monsieur lui avait-il parlé ? Pourquoi l’avait-il tutoyé ? Pourquoi le regardait-il en souriant ? Adélys baissa de nouveau le regard, gêné par toutes les pensées qu’il pouvait avoir alors que cet homme ne cherchait qu’à lui vendre du poisson.
Prenant son courage à deux mains, il avança de nouveau vers l’étalage et désigna le maquereau de ses envies.

« Je voudrai celui-là s’il vous plaît Monsieur. »
expliqua t-il d’une petite voix.

Le garçon paya son nouvel achat et se dirigea vers le parc qui ne se trouvait pas très loin. Il s’assit sur un banc, posa son panier en osier à ses côtés puis défit le paquet qui contenait le poisson. Ses parents le gronderaient sans doute mais cela faisait tellement longtemps qu’il n’en avait pas mangé. Cela lui manquait tant.
Glissant ses jambes sous le banc pour être plus à son aise, il croqua dans le maquereau cru, comme l’aurait fait un chat. Il mâcha la bouché qu’il avait dans sa bouche et en savoura le goût. C’était délicieux…
Mais comme à tout bon moment il y a un élément perturbateur qui vient déranger, un papillon multicolore vint voler à quelques centimètres à peine du visage d’Adélys, le déconcentrant de son but premier qui était de finir le poisson. Tel un chat, il essaya de le chasser avec sa main, mordant en même temps son maquereau. Mais par malchance, il avait oublié l’espace d’un instant que l’animal avait des arrêtes ce qui le blessa à la lèvre, l’ouvrant un tout petit peu, faisant apparaître quelques goûtes de sang.
Il resta un instant figé, laissant le papillon tranquille qui finit par partir. Il amena sa main libre à ses lèvres avant de regarder la petite tache de sang qui s’était déposée sur ses doigts. Il en était sûr, ses parents allaient voir cette blessure. Il ne pourrait pas mentir. Il serait obligé de dire qu’il avait utilisé l’argent restant pour acheter un poisson. Ils le traiteraient d’égoïste, lui disant qu’il ne pensait qu’à son plaisir personnel plutôt qu’au bien être de la famille car il en était certain, l’argent dépensé aurait pu servir à quelque chose de plus important.
Il laissa tomber ce qui restait du poisson à ses pieds, lécha les petits morceaux qui étaient restés collés à ses doigts et se mit à pleurer. Ses parents ne voudraient plus de lui. Ils allaient le punir, comme ils l’avaient fait avant lorsqu’il faisait quelque chose de travers. Comment allait-il se faire pardonner ? C’était trop tard, il en était sûr…

[ Réservé ]

Arwen resta là, à le regarder. Elle sentait une vague pointe de sentiments confus pour lui. Non pas de l'amour, mais elle pensait que le petit chat devait avoir de gros problèmes, l'homme chat qui était en train de pleurer et elle avait mal au cœur en le voyant comme ça. Elle ne le connaissait pas mais elle se demanda si elle pouvait bien l'approcher, il saignait, Arwen se dit qu'il fallait peut être acheter un morceau de poisson comme le jeune homme avait aux pieds pour pouvoir l'approcher sans difficultés.

*Rah, comment s'appelle cette bête qui est aux pieds de ce jeune homme ? Je pourrai peut être l'aider mais comment ? Je ne suis qu'une Elfe voudra-t-il bien de mon aide ?*

Les idées se bousculaient dans sa tête, soudain, eurêka, elle emmena un de ses oiseau voler un morceau de poisson. Saphira n'eut pas de problème car le poissonnier était occupé à compter son argent. Saphira alla donner le morceau d'animal puant à l'Elfe.

* Bon, aller prend ton courage à deux mains pour une fois. C'est la seule fois où tu as quitté ta forêt, c'est bien pour aider autrui non ?*

Tout doucement, Arwen se leva et se regarda de la tête aux pieds dans le bassin d'eau devant elle. Elle ne ressemblait pas du tout au jeune homme, lui qui était habillé en blanc, signe de pureté ? Elle, elle était habillée en couleurs vives et on voyait bien qu'elle n'était pas humaine, déjà les oiseaux qui l'entouraient, puis ses membres, très long, ses bijoux, incrustés dans sa peau, comment allait-elle faire ? En tout cas le petit homme gémissait, pour la magicienne il n'était pas question de le laisser comme ça ! Pauvre petit !

Elle s'avança prudemment pour ne pas lui faire peur, pour ne pas l'affoler.

- Bonjour, lui dit-elle, vous saignez, pourrais-je vous donner un coup de main ? Je me nomme Arwen….

Elle commença à réaliser que ce n'était peut être pas une bonne idée quand elle aperçut les grands yeux gris se poser sur elle, les larmes coulantes sur ce visage parfait…

Une main sur sa lèvre blessée et une autre servant à essuyer au fur et à mesure ses larmes coulant sur ses joues légèrement rosies, Adélys continuait de pleurer, de pleurer de désespoir. Ses parents allaient le punir juste parce qu’il avait utilisé le peu d’argent qu’il lui restait pour s’acheter quelque chose qu’il adorait manger. Cela faisait pourtant si longtemps qu’il n’en avait pas mangé. C’était dure de résister à ses pulsions félines surtout lorsque l’odeur de son pêché mignon lui parvenait aux narines.
La vision troublée par les larmes qui s’en échappaient, il ne vit pas nettement l’oiseau passer devant lui. Mais pour le moment, il ne s’en souciait guère. Tout ce qui comptait c’était la raison qu’il allait donner à ses parents pour expliquer son écart de conduite. Aucune idée ne lui venait en tête. Devait-il parler du fait qu’il n’avait jamais eu d’argent de poche ? Sans doute l’aurait-il fait si au moins il avait su ce que c’était car ses parents ne lui en donnaient jamais et il n’en avait jamais entendu parler par d’autres enfants vu qu’il n’en connaissait aucun.
Il soupira. Peut-être devrait-il mentir… Mais le pauvre Adélys en était incapable. Lui qui était aussi pure que la neige n’avait jamais osé faire de bêtises à part celle qu’il venait de commettre et celles qui lui avaient valu des punitions étant plus jeune. Ce qu’il ne savait pas non plus c’était que ses bêtises n’avaient été que des maladresses. Renverser de l’eau, faire tomber un vase, ce n’était pas des bêtises lorsque ce n’était pas fait exprès. Mais le jeune Polymorphe ne faisait pas la distinction.
Se calmant un tout petit peu, il écarta la main qui était sur sa lèvre inférieure et passa sa langue sur cette dernière, l’humidifiant et essuyant les petites goûtes de sang qui se trouvait sur sa blessure. Il n’aimait pas le goût du sang, de son sang. Ca avait un arrière goût acre qu’on avait du mal à faire passer, ce qui le fit grimaçait. Sa coupure était-elle importante ? Si elle était infime, peut-être arriverait-il à la cacher à ses parents adoptifs. Mais il ne leur avait jamais menti, jamais.
Et alors que les flots de larmes continuaient toujours de couler sur ses douces joues rosies mais à moins fort débit, une voix lui adressa la parole. Adélys leva soudainement la tête et ouvrit de grands yeux surpris et apeurés. Pourquoi cette personne lui parlait ? Qui était-elle ? Qu’était-elle ? Se demanda enfin le garçon lorsque son regard se posa sur les oreilles de la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle n’était pas humaine mais n’était pas de la race du Polymorphe non plus. Elle n’avait d’oreilles de chat. Mais pourtant, les siennes étaient bizarres. Elles étaient longues, fines. Le jeune garçon n’en avait jamais vu de semblables.
Mais se rappelant que la jeune non-humaine lui avait adressé la parole et que ce n’était pas ses oreilles qui représentaient un réel problème, Adélys reposa son regard sur le visage de son interlocutrice. Il ne savait pas s’il devait lui répondre ou pas. Ses parents lui avaient tant répété de ne pas parler à des inconnues. S’il le faisait là il commettrait la deuxième bêtise de la journée. Ca faisait beaucoup.
Ses oreilles blanches se baissèrent, signe qu’il était apeuré. Il ne savait vraiment pas quoi faire face à cette étrangère. S’il lui répondait, ses parents le puniraient mais s’il ne le faisait pas, la jeune fille qui avait l’air de s’en faire pour lui se sentirait insultée.

« Je… »
commença t-il avant de baisser les yeux, s’apercevant à ce moment là que sa vis-à-vis tenait dans ses mains un poisson.

Pas un gros maquereau comme il avait acheté quelques minutes plutôt mais un beau poisson quand même. Pourquoi tenait-elle cet animal mort dans les mains ? Etait-ce pour l’amadouer ? Pour lui tendre un piège ?
Se sentant en danger, Adélys se leva précipitamment et fit mine de fuir mais alors qu’il prit en main l’anse de son panier en osier, il s’étala de tout son long par terre, sur le sol terreux du parc, son pied ayant glissé sur le reste du poisson qui se trouvait devant le banc.
Le panier en osier s’était renversé et son contenu s’était éparpillé tout autour.

* Oh non ! J’ai encore fait une bêtise *
pensa le pauvre maladroit en se redressant et en se mettant à quatre pattes afin de ramasser ses provisions, les larmes menaçant de nouveau de couler.

Visiblement, ce n’était pas son jour. Premièrement, il avait gaspillé l’argent de la famille pour s’acheter un poisson afin de satisfaire son envie féline, deuxièmement, il avait attiré une inconnue qui lui voulait sans doute du mal, troisièmement, dans la précipitation, son panier s’était renversé par sa faute et pour finir, mais cela il ne s’en était pas encore rendu compte, c’était qu’il s’était égratigné les genoux et avait troué son beau pantalon blanc.

Arwen, se demandait si c'était à cause d'elle, qu'il avait l'air si apeuré. À en jugée par son attitude, l'homme chat souffrait, il avait la lèvre ensanglantée, même s'il essayait d'arrêter son sang de couler on s'en apercevait nonobstant, on voyait dans ses yeux de la tristesse qui ce caractérisait par cette peur de tout, Arwen se demanda ce qui pouvait bien faire peur à ce jeune homme dans son apparence ? Elle n'était pas comme lui c'était vrai mais bon elle était douce, gentille, il fallait qu'il se rende compte de ça ! Elle vit ses oreilles s'abaisser, à ce qu'elle voyait il ne savait s'il devait répondre ou pas. La magicienne ne savait pas quoi faire mais elle ne bougea pas, elle resta là pour voir si le bel inconnu allait lui répondre quelque chose.
Tout doucement, elle entendit une jolie petit voix sortir de ce petit corps, devant-elle, un petit je, suivit d'un grand blanc. Il avait baissé les yeux sur l'énorme poisson que tenait son interlocutrice, il semblait comme bloqué, réfléchissait-il ? Arwen n'en savait rien. En tout cas il avait l'air de se sentir en danger, car brusquement, il prit son panier, et voulu partir. Ben oui, il voulu car, il s'étala de tout son long, il s'était renversé en marchant sur le reste de poisson qui gisait à ses pieds, et malheureusement pour cette tête d'ange, le panier c'était renversé en éparpillant tout son contenue. Il sembla encore une fois de plus terrorisé.

* pauvre petit, il faut que j'aille l'aider tout de même, il a l'air si attristé, si peiné, olala j'ai mal pour se petit *.

Elle le vit se mettre à quatre pattes, telle un bambin voulant ramasser ses jouets. Elle vit que ses yeux redevenaient brillants. Allait-il encore pleurer ? Elle se faisait du mal pour se polymorphe.

Elle se mit elle aussi à quatre pattes, en prenant le soin de ne pas abîmer le poisson, elle le mit sur le banc, tout doucement. Elle donna à Adélys ses trois poires et son concombre. Elle le regarda droit dans les yeux, et essaya de na pas ciller des paupières, sans succès. Elle réfléchissait à une vitesse vertigineuse. Elle, qui était venue dans l'espoir de rencontrer des personnes connaissant sa mère, mais depuis qu'elle était sur ce continent rien à faire, elle n'avait eu que des problèmes et jamais une seule solutions ne c'était présentée, jamais…

Elle se releva une fois que toutes ses provisions étaient ramassées, elle se redressa. Le jeune homme fit de même. Arwen baissa les yeux et pus remarquer que le beau pantalon blanc de l'apeurer était déchiré au niveau des genoux, et que l'on apercevait des égratignures au niveau des genoux.

- Euh… Désolé si je vous ai fait peur, ce n'était pas mon intention, je voulais juste vous aider, je me suis aperçut que vous saigner donc je me suis dit…. Excuser moi je fais que parler mais c'est que vous pensez peut être que je vous veux du mal qui m'ennuie, laissez moi soigner vos lèvres et vos genoux….

Le jeune regarda son pantalon….

Précipitamment, Adélys ramassa les fruits et légumes qui étaient tombés par terre. Enfin pas tous puisque l’elfe s’était agenouillée à ses côtés pour l’aider. Elle remit dans le panier les poires et le concombre. Par chance, la baguette de pain et les chaussons aux pommes n’avaient pas quitté le panier en osier. Il aurait été difficile de les nettoyer.
Ne sachant que faire, le Polymorphe resta à genoux sur le sol, la tête baissée mais regardait tout de même la jeune femme, ayant peur qu’elle ne tente quelque chose alors qu’il était en position de faiblesse. Celle-ci le fixait aussi. Qu’avait-elle en tête ? Etait-elle méchante ? Avait-elle envie de lui tendre un piège ? Peut-être pas tout compte fait. Elle semblait calme. Elle l’avait même aidé à ramasser ses achats.

« Je… Merci… »
murmura t-il d’une petite voix, peu sûr de lui, ses oreilles se baissant encore.

Il passa une nouvelle fois sa langue sur sa lèvre blessée. Le sang en coulait toujours mais à moins fort débit. Tant mieux. Ce n’était pas aussi grave qu’il ne l’aurait pensé. En rentrant chez lui, sa lèvre serait juste enflée, rien de plus. Peut-être que ses parents ne verraient rien tout compte fait… Il le souhaitait fortement.
Mais en tout cas, il fallait déjà qu’il rentre chez lui pour savoir si son souhait allait se réaliser. Adélys se releva après la belle inconnue, non sans une grimace de douleur. Il avait mal. Mais pas à la lèvre cette fois. C’était aux genoux qu’il ressentait de la douleur. Il baissa les yeux et son regard se fixa sur son pantalon blanc abîmé et ses genoux écorchés que l’on voyait par les trous causés par les cailloux qui avaient déchiré le tissu du vêtement.

* Ca sera impossible de cacher ça à maman et papa. Ils vont tout de suite voir ça quand je vais rentrer. Ils vont me gronder. *
pensa tristement le pauvre jeune garçon-chat.

Il prit son panier en osier et retourna s’asseoir sur le banc, oubliant un instant l’elfe qui l’avait aidé quelques minutes plus tôt. Il posa un pied sur la planche de bois où il était assis et releva la jambe de son pantalon, non sans grimacer de nouveau en sentant le tissu frotter sur ses blessures. Pourquoi devait-il faire autant de bêtises en une journée ? Et encore, ce n’était que la matinée. Qu’est-ce que cela serait jusqu’à ce que la nuit tombe ?..
Le pauvre Adélys était prêt à fondre de nouveau en larmes lorsque la jeune femme reprit la parole, lui rappelant par cela sa présence. Il l’avait complètement oublié l’espace d’un instant. Il se sentait nul. Ses parents avaient raison. Il ne pensait qu’à lui. La preuve juste là. Il n’avait eu d’yeux que pour ses blessures alors que l’inconnue était restée à ses côtés depuis le début.
Mais… Que disait-elle ? Elle s’excusait de lui avoir fait peur ? Elle voulait lui proposer son aide ? Ah… Elle avait remarqué que le jeune Polymorphe avait peur d’elle. Logique. Il n’y avait qu’un aveugle pour passer à côté de ce détail et encore, avec le bruit qu’il avait fait, ce n’était pas sûr.
Et de nouveau, le garçon-chat ne su quoi répondre. Devait-il accepter son aide ? Ou au contraire fuir mais cette fois-ci en évitant de trébucher sur quelque chose ? Il déglutit difficilement, ses oreilles restant baissées à cause de la peur qu’il ressentait toujours.

« Ce… Ce n’est pas la peine. Merci. »
parvint-il quand même à dire d’une voix mal assurée.

La jambe de son pantalon toujours relevée, il avança avec souplesse son visage de son genou et commença à lécher les blessures, effaçant toutes traces de sang. Il leva son autre jambe, la posa sur le banc et en fit de même, tel un chat.
Durant cet instant, il avait réussi à se calmer bien que pas totalement encore. Ses légères égratignures aux genoux ne saignaient plus mais son pantalon était toujours abîmé. Et ça, il ne pouvait pas le réparer avec un coup de langue. Dommage. Il reposa ses pieds par terre, se retournant de nouveau face à l’elfe mais tourna rapidement la tête vers ce qui se trouvait à ses côtés sur le banc. Le gros poisson que la jeune femme tenait dans ses mains à son arrivée. Adélys le prit dans ses mains, se leva et le tendit à la propriétaire de l’animal mort.

« C’est… à vous Madame. »
dit-il en baissant la tête, prêt à fuir si jamais la femme profiter de cette proximité pour faire quoique ce soit.

Même si elle l’avait aidé, elle n’en demeurait pas moins une inconnue et peut-être un danger notable pour le jeune garçon. Pauvre petit. On pouvait se demander ce qui avait bien pu lui arriver pour qu’il devienne aussi craintif que cela. Ca, seul lui et ses parents adoptifs le savaient et il serait difficile pour quelqu’un d’autre de le savoir, impossible même. A part si le Polymorphe arrivait à avoir confiance en quelqu’un mais ce n’était pas prêt d’arriver.

Le jeune homme la remerciait, ça lui faisait chaud au cœur, il avait les oreilles baissez, c'est ça qui l'ennuyais le plus.

- Vous semblez triste je peux vous aider ?

Il avait l'air tellement mal. Elle ne pouvais pas ce dire, qu'elle ne pouvait pas l'aider. Il se mit à lécher ses blessures alors Arwen lui dit :

- Attends je vais t'aider !

Elle se mit à genoux et posa un de ses long doigts blanchâtre, sur la lèvre ensanglantée, la lèvre guérit et la chaleur s'empara de la lèvre du garçon, elle fit de même avec ses égratignures, puis elle se mit à regarder avec intérêt le pantalon troué, les yeux de l'elfe étaient devenus vert d'eau, et puis le pantalon se retrouva dans le même état qu'il était avant la chute du jeune polymorphe.
Il voulut redonner le poisson, "c'est… à vous madame", il avait dit ça d'un ton désespérer. Oh le pauvre mamours ce dit Arwen.

- Je… Mon oiseau a été le prendre seulement je n'en mange pas si vous voulez vous n'avez qu'a le prendre, enfin il faut que je demande à mon animal, il ne faut pas qu'il soit blesser…

L'elfe se mit à parlé :

- Mon beau, cela ne te dérange pas que je donne ton poisson à … à ce jeune homme ?

Pour toute réponse l'animal piailla de bonheur.

- il est d'accord, si tu souhaite ce poisson est à toi !!!

Arwen était toute joyeuse. Elle regarda les yeux du jeune homme, allait-il le prendre ?

*qu'il est meugon, j'aimerai bien avoir un ami comme lui mais cela est-il possible ? Il a l'air tellement distant, tellement malheureux*

À cette pensée la jeune femme, plus sensible que tout en ce moment, versa une larmes, cette dernière coula pour aller se réfugié dans sa bouche, la larme avait un goût acre, un brin citronner. Elle posa sur regard mélancolique sur le jeune homme en face d'elle…

» Un petit jeu?